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Affichage des articles du mars, 2021

Cycle de l'amour

 Cycle de l'amour Sais-tu que quand une graine S'accouple à la terre En y enfonçant  De toutes les forces De ses muscles La longueur de ses racines C'est pour grandir Se gonfler d'orgueil Se faire montagne Et se la raconter Se faire rocher Se faire géant Jusqu'à faire de sa fourmi Un éléphant inconcevable C'est pour vouloir De sa tête porteuse De sa chevelure crépue Soulever le poids du ciel En se faisant arbre Et pour à la fin Se faire crasher la noblesse Laissant son visage de bourgeois Et toute la fierté qu'elle était Chuter pour finir en poussières Parmi la poussière Malheureusement L'amour aussi Bonus vidéo 👇:

Là-bas

 Là-bas On m'avait dit que là-bas N'est pas si loin Que c'est là-bas  Un jour ira Tout le monde On m'avait dit aussi Que là-bas est plein de vies On m'avait dit Que tous les détails qui faisaient la ville Là-bas s'unissent La verdure d'autrefois La beauté sur ce mur Peint par le passé Les pas de danse Des cavaliers embourbés Par un hier aujourd'hui inexistant Même le vent et le sourire  Des étoiles y sont Là-bas selon les dires Est un musée avec sur tous les murs Dans toutes les vitrines Les masques des visages Des aïeux, Leurs moeurs, leurs pipes Et l'encens de leur tabac Là-bas c'est à deux pas de là Deux petits pas Il suffit de les faire en arrière Selon la rumeur Là-bas c'est tout ce que l'on perd Le temps, les gens   Et là-bas pour s'y rendre Il faudra passer par la terre Un seul chemin y mène Une route à sens unique Là-bas est là D'où l'on ne revient pas Et toi malgré tout C'est là que tu t'en iras Tout ce que tu...

Le cadeau d'anniversaire

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 Le cadeau d'anniversaire Je suis désolé De ne t'apporter  En ce grand jour Que le vide d'un baiser Tout est madame De la faute de ma tête Cet imbécile sans pareil Qui joue tout son savoir À brouiller ma quiétude Je suis désolé Le jour maintenant passé À venir déposer à tes pieds Qu'un bouquet d'excuses À trop vouloir t'éblouir J'avais fini par m'évanouir  De réflexions absurdes et vaines Et la journée dans son entier Pour s'enfuir De cette absence a profité Pardonne-moi madame Je t'en prie Hier ne pouvant résoudre Si tu es Femme pour t'apporter une fleur Ou Ange pour t'acheter une plume Et venir à tes ailes l'attacher j'ai usé tout mon temps À aller et venir De chez le fleuriste au poulailler Du poulailler vers chez le fleuriste Je suis désolé Madame c'est la faute à ma tête Cet imbécile... je suis désolé Enfin, tout est de ma faute 📷 :  florestallemoine.blogspot.com

L'amnésique

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 L'amnésique À toutes ces soirées Éclairées Que par  l'étincelle Du rire des demoiselles Toutes ces dances Sur les pistes  Des hanches habiles Auxquelles j'ai assistées Toutes ces douceurs Dans les verres de la nuit Que ma peau a bues Des mains frêles À tous les velours Que l'écrin de ma main A caressé Tous les vins Que le profane appelle salives Desquels ma langue S'était habituée À se saouler Toutes ces salaceries Ayant arrosé Ma perversité Tous ces parfums Évadés des tombes Des Pharaons Détrempant les seins Dont j'ai pris folie De renifler Aux quatre vents de la terre J'écris pour  dire  Qu'une aisselle Porteuse de la senteur Des chevaliers de nuits A fait que je les oublie À tous les démons De mon passé Que j'ai pris coutume de ressasser Désespoirs et regrets De chaque abandon Qui croyaient pouvoir faire De mon coeur leur château À tous ces oiseaux rares Que les esprits des bois Préfèrent à l'or À la pédanterie de ces ruisseaux Fiers de l...

Hier n'est plus

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Hier n'est plus Hier n'est plus Les jours qui passent C'est la mort du temps Par épisodes Ce parfum délavé par Le détergent de l'oubli A tout enlevé Même cette photo à mon chevet Ce rire démoniaque Faisant écho dans la chambre Des années suivant ton départ Hier n'est plus Cette routine égarée Dans l'impasse de ma mémoire A cassé sa pipe Ton shampoing ne manque plus À la décoration du lavabo À la maison le désordre Fait régner son cahos Et le vent souffle Toujours pour gifler Les mêmes vieux rideaux Mon coeur n'a plus d'élan Ne plus t'aimer l'a rendu vieux Et la solitude De lui a bâti un enfant sobre Hier n'est plus Je suis sevré de toute emprise Cette histoire de fumer chaque jour Les lettres de ton prénom Est d'un autre siècle Il n'y a plus dans la mollesse  De mon oreiller  Les mêmes rêves entêtés Les matins ne me réveillent plus Avec le picotement de tes cheveux Hier n'est plus Et les jours qui passent C'est la mort de nous...

Le tricheur

 Le tricheur   Cette flèche Toute fraîche Partie de mon arc De monarque Ou démoniaque À genoux À ton cœur  En pleurs Transpercé À vous Faut que j'avoue Par ce cupide don De te faire voler De Cupidon Te l'avoir volée   Moi, pauvre âme À qui la blâme La potence Ou la pénitence De la lame Ne suffit pas Que l'alarme Des remords De la mort Ne frémit pas Mentor menteur N'ayant nulle tête Qui la croit Au pied de la croix Requiert clémence À ta conscience   Cette brise hurle En brisures De douceurs Aux douces heures Que ta peau aime Et ce capiteux poème Que j'offre à ta beauté De lumières et d'ors Que la bonté adore Et que le beau aime Du bohème Qu'est le zéphyr Avant de se fuir Je confie Te l'avoir pris   Ce "je t'aime" À mille syllabes Sur l'arbre De vérité En vers réitérés De mots dits Je me maudis De te l'avoir cueilli Sans permission Je suis venu Vœux  nus Dire à toi, la voleuse Du charme de Vénus Ce verbe dur à croire Toi qui as pris ...

L'aversion

  L'aversion Je déteste les voyelles Qui, plus que les perles Dans les œillades d'une demoiselle,  Se croient belles.  Je hais les consonnes Brutales qu'on sonne Comme un coup dur Pour à la gorge affliger torture.  Mais j'aime bien ce 'S' Doux comme une paresse, Pincé entre tes dents,  Au bout de ta langue, Quand en l'aspirant Tu le siffles et le joues Déjà, encore et toujours, Jusqu'à devenir au cœur du silence Clef de sol ou concupiscence. N.B.: ce texte a été produit pour les deux anthologies : Cris des enfants du Darfour & Aimer malgré tout Texte  précédent

La leçon

 La leçon À mon grand-père misogyne que j'ai Demandé de la femme de me parler M'a tenu ces propos particuliers : "La femme, mon fils,  Est de l'enfer la grande office : Ses longues tiges de jambes, écartées,  Voie ouverte au volcan allumé, Gouffres de laves et de limaces Mouvantes de cris et de grimaces…" Et à moi ado étonné du conte Fut demandé en fin de compte D'expliquer le rictus sur ma face : "Rien, lui dis-je l'air déçu,  Maintenant je j'ignore plus Que je suis barbecue." N.B.: ce texte a été produit pour les deux anthologies : Cris des enfants du Darfour & Aimer malgré tout Texte  précédent Texte  suivant Ouvrir ton cadeau en cliquant  ICI