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Rien qu'un baiser ! No. : 003

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  Elios Pierre-Louis Je passais la semaine à l’intérieur de chez madame Frank maintenant devenu ma maison. J’y étais de toute mon aise, et la dame, vraisemblablement, n’était pas pressée de me voir partir. « J’aime bien quand tu es là, m’eut-elle avoué un soir alors que nous soupions. Tu vois, quand vient la nuit et seules les lampes sont allumées, toute la ville est devenue silencieuse, et je peux entendre alors toutes les plaintes de mon existence comme le bruit incessant du marteau d’un forgeron dans les profondeurs de mes oreilles. La nuit, seule, est effroyable pour les femmes comme moi, ma fille. » C’était une championne, ça je le savais. Son sourire était le trophée. Elle le brandissait pour faire fuir les mauvais souvenirs de sa vie et ses douleurs. Ce matin-là était exceptionnel pour moi. Il y avait un tsunami sur mon cœur. La ville se noyait à l’intérieur de moi, s’asphyxiait comme un martyre avec sa tête dans un sachet en plastique. Mes larmes, à mesure que je ...

Rien qu'un baiser ! No. : 002

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  Elios Pierre-Louis, @KONEKTE   Madame Frank disparut par derrière l’épaisseur du rideau de brocart, et me laissait seule avec le vide et le silence de la pièce. L’instant d’après, le bruit des ustensiles de cuisine me parvenait par bribes. Tout en s’affairant, elle entonnait un air évangélique. J’étais encore couchée, avec une tête qui refusait d’admettre la réalité. Je me ressentais indigne de cet environnement trop bienveillant vis-à-vis de ma personne. Ce sentiment de trop abuser de la générosité de la dame me tourmentait inlassablement. Un bâillement voulait déchirer en deux ma mâchoire. Je m’étirais longuement les muscles. La seconde d’après, comme je mis pieds à terre, un étourdissement prenait d’assaut ma tête. Madame Frank avait raison, j’étais faible et avais besoin de manger un bout. Je sortis de la chambre, impassible de constater la modestie de l’appartement : deux chambres à coucher, un salon et une salle à manger longée d’une petite cuisine consistant uniq...

Nos héros

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Je croyais connaître mon père. Mais, au fil des années, j'ai pu constater combien j'étais dupe sur ce point. Design : Pierre Louis Elios Son front plissé jusqu'au milieu de son crâne chauve exhibait sa fierté de nègre bossale, travailleur infatigable... Il n'avait qu'un sourire : le seul que lorsqu'il rêvait. Sa routine, obéissant à son sens de responsabilité sans pareil, avalait entier tout ce qui pourrait constituer le reste de sa vie normale et épanouie, si enfin il aurait voulu avoir une. Tous les jours, le même trajet, la même conviction, le même fiel...  Aujourd'hui encore, sans se plaindre, il allait consumer une partie de lui afin d'espérer tout au plus mériter toucher de quoi faire subsister la marmaille. Il ne pétait pas du feu ; son fessier était lui-même un volcan. Ce que son pantalon effiloché, élimé, troué de toute part pouvait témoigner. Mon père était un roc, une montagne, un héros... mon héros. Je désirais être éternellement sous sa prot...