Elios Pierre-Louis Je passais la semaine à l’intérieur de chez madame Frank maintenant devenu ma maison. J’y étais de toute mon aise, et la dame, vraisemblablement, n’était pas pressée de me voir partir. « J’aime bien quand tu es là, m’eut-elle avoué un soir alors que nous soupions. Tu vois, quand vient la nuit et seules les lampes sont allumées, toute la ville est devenue silencieuse, et je peux entendre alors toutes les plaintes de mon existence comme le bruit incessant du marteau d’un forgeron dans les profondeurs de mes oreilles. La nuit, seule, est effroyable pour les femmes comme moi, ma fille. » C’était une championne, ça je le savais. Son sourire était le trophée. Elle le brandissait pour faire fuir les mauvais souvenirs de sa vie et ses douleurs. Ce matin-là était exceptionnel pour moi. Il y avait un tsunami sur mon cœur. La ville se noyait à l’intérieur de moi, s’asphyxiait comme un martyre avec sa tête dans un sachet en plastique. Mes larmes, à mesure que je ...