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Affichage des articles du février, 2021

Je suis fou

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 Je suis fou Photo : Sancart & Richard Pierrin Je suis fou  D'être à ma place D'être là où est L'amoureux incompris Un con pris Pour dieu Chausserait mieux Cette incommodité Commanditée Pour mon malheur Je suis fou De voir Mon devoir Sans envol D'avoir À demander en danse Le vent Ce vagabond insouciant Qui vole et qui passe Et vouloir l'enlacer Satanée bondieuserie Tu m'es Maléfiquement Magnifique Je suis fou De vouloir Me voir voleter À rencontrer Malencontreusement Dans le ciel Ce lointain Incertain que tu es Je suis fou De me faire l'esclave Volontiers d'une maîtresse Qui refuse sa dominance De jouer cet air Qui n'est à ton oreille Que bourdonnement Et désire musicien Que tu m'appelles Satanée bondieuserie Tu m'es Maléfiquement Magnifique Je suis fou De vouloir effacer Cette invisibilité Qui devant ta face M'a déjà effacé Je suis fou D'être crapaud Fou de me croire Prince Fou d'être prière Dans cette langue Qu'aucun die...

État de coeur

État de  cœur Le cœur sait pleurer Le cœur pleure Le sang de son sein Les gouttes de son bonheur Le cœur sait saigner Le cœur saigne Son amour blessé Éventré par l'épée De la non réciprocité Le cœur sait crier Le cœur crie Le désarroi de ses erreurs Le désespoir De sa perdition Le cœur sait regretter Le cœur regrette D'avoir aimé Que pour avoir souffert Et moi J'ai le cœur exsangue Qui pleure son sang Qui saigne Un amour mal reçu Un cœur perdu Qui crie sans secours Un cœur mutilé Par le regret D'aimer et de souffrir Pour voir votre cadeau cliquez  Ici

L'héroïne

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Jenny

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Jenny Géraldine Leblanc L'apparence est trompeuse, certes. Vérité seigneur parmi toutes. La beauté est trompeuse. Celle de Jenny, c'est le diable, pas en personne, mais en magnificence. Un corps volcanique, une éducation finement taillée dans la pierre philosophale. Bref, une perfection. 30 ans, jeune encore, une carrière d'avocate à jalouser, rien ne lui manquait sinon... Pas de mari, pas d'enfants... Puisqu'il faut en avoir un, voilà quel était son seul souci : une famille, un foyer. Comment avoir un mari dans ce monde d'hommes chercheurs d'aventures quand on est belle comme peut-être ne l'est pas une sirène ? Jenny avait beau cherché et ce qu'elle pouvait voir dans les yeux et regards de hyène des hommes qui avec la déshabillaient, c'était le désir brûlant et l'appétit dément de dévorer sa chair souple, féline et, sans nul doute, sirupeuse. Elle valait mieux que cela pourtant. Instruite, elle méritait bien un mari, et pas n'importe le...

Cinq gouttes de larmes

 Cinq gouttes de larmes Je pleure Pour à la vie Lui montrer sa laideur Qu'ainsi Va le vent Court mon envie D'arrêter un temps Qui de ma peine rit Le bonheur qui De sa main gauche M'a montré sa furie Est le regret d'une débauche Que l'amertume chevauche Qu'alors nul ne soit surpris De sa belle méchanceté L'amour n'est pas cette gentille Demoiselle de Paris Tout en porcelaine ciselée Ni cette négresse de Jérémie Dont le coeur mou n'est investi Que d'huile et de sensibilité L'amour, je vous le dis La poitrine embourbée de cette énergie Fait un ineffable mal Qui qu'à sa passion n'est égal Voilà pourquoi Le poète meurtri Sous le fardeau de sa croix N'a pour meubler son écrit Que l'amoncellement d'un tas De verbes vipérins et maladroits Et pour invectiver mes remords Mon encrier s'est rempli À raison ou à tort De cinq gouttes de larmes serties  De venin, de morsures non guéries Cinq gouttes : le contenu entier de mon corps

Au regret

Au regret Il est une route Grande et droite Le chemin qui  Au bonheur mène Si grande qu'il est Plus facile de s'y perdre Elle et moi y marchions L'un plaisant à l'autre Les yeux de tous les deux Mutuellement amoureux Nous y marchions En partageant voeux Regards et sourires Nous y allions Droit devant nous Suivant des pas parallèles Qui jamais ne se rencontreront Vers cet infini Mine de regrets et de brûlures Maître du destin Funèbre qu'il nous a écrit À présent, n'est-ce pas Toute ma peine tu comprendras ? Mon baiser le plus sucré Est celui auquel Je n'ai jamais goûté Mon câlin le plus frictionnant Est celui qui par ses ailes Ne m'a jamais enveloppé Et le corps le plus soyeux Est ce territoire Que mes doigts N'avaient pas exploré Mon paradis le plus imaginaire Pays-bas le plus lointain La femme à mes yeux La plus belle Est celle Que je n'ai jamais touchée Ma plus tendre nuit De lit Ne m'a jamais offert L'amour de ma vie Est celui Que je n...

Rêve et illusions

Nos héros

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Je croyais connaître mon père. Mais, au fil des années, j'ai pu constater combien j'étais dupe sur ce point. Design : Pierre Louis Elios Son front plissé jusqu'au milieu de son crâne chauve exhibait sa fierté de nègre bossale, travailleur infatigable... Il n'avait qu'un sourire : le seul que lorsqu'il rêvait. Sa routine, obéissant à son sens de responsabilité sans pareil, avalait entier tout ce qui pourrait constituer le reste de sa vie normale et épanouie, si enfin il aurait voulu avoir une. Tous les jours, le même trajet, la même conviction, le même fiel...  Aujourd'hui encore, sans se plaindre, il allait consumer une partie de lui afin d'espérer tout au plus mériter toucher de quoi faire subsister la marmaille. Il ne pétait pas du feu ; son fessier était lui-même un volcan. Ce que son pantalon effiloché, élimé, troué de toute part pouvait témoigner. Mon père était un roc, une montagne, un héros... mon héros. Je désirais être éternellement sous sa prot...

Cheveux noirs, cheveux gris

La vingtaine ornait son visage lisse,  Comme la fraîche pétale d'un jeune lys Étendu sous la rosée d'une large prairie,  De toute la beauté d'une éternelle vie. Elle marchait et portait sans le savoir,  Dans son sourire qui éclaire le jour,  De moi, le pouvoir de tout avoir  Rien qu'en me tendant ses souples joues. Elle courait en laissant partout dans la ville  Un regard contagieux de la maladie  Qu'elle plaçait dans le charme de son argile,  Sa manière à répandre sa magie. Elle allait et faisait agenouiller,  Les lèvres toute tranblantes, les yeux mouillés,  Sous une passion que je connaissais à peine,  Moi qui suis vieux d'une soixantaine. Viens, mon enfant... viens que je te hante. Viens, mon amour... viens que je te chante  Cette chanson d'un poème sans fin,  L'hymne de l'amour dont je t'aime est le refrain. Allons, génisse, malgré le ciel et la terre...  Allons au loin bâtir cette chimère.  Allons leur dire...